Pyromanie d’un dictateur aux abois

on 3 février 2011 | 0 Comment

Alors que dans les rues du Caire les affrontements font rage, où des sources journalistiques ont identifié de nombreux policiers parmi les « manifestants » pro-Moubarak qui, entre autres, jettent des pierres sur le peuple, alors que des pillards essaient de prendre d’assaut le très précieux musée antique de la ville, beaucoup s’interrogent sur la stratégie du dictateur égyptien : et s’il pratiquait la politique de la terre brûlée ?

Affrontements au CaireDéjà, le mot « politique » est galvaudé. Comment détruire et tuer peut-il être une façon de conduire les affaires d’un État ? Il s’agit tout simplement d’un crime, une attaque atroce contre son propre pays, contre ses propres citoyens. Gouverner à tout prix, même si c’est un champ de ruine, voilà ce à quoi pense un homme, une clique qui a goûté à l’ivresse du pouvoir et qui ne veut pas s’en séparer.

L’issue est déjà connue de tous : il va falloir encore des morts, encore des destructions, encore des actes irrémédiables, des richesses perdues, des familles brisées, et tout cela parce que, jusqu’au bout, un homme aura voulu garder son strapontin comme un gosse mal élevé veut à tout prix qu’on lui laisse son ballon. Il aura usé des techniques les plus viles : d’abord faire croire que les manifestants ne sont qu’une bande de jeunes agités. Ensuite, laisser entendre à ceux qui doutent que les jeunes en question sont en fait de dangereux pillards. Puis, quand la foule n’est plus simplement composée de jeunes, mais aussi de vieillards, d’hommes, de femmes et d’enfants, faire croire que face à eux il y a une même foule qui veut exactement l’inverse.

Bien-sûr, la politique de la terre brulée n’a pas été inventée par Moubarak. Bien des brutes sanguinaires avant lui ont utilisé, avec ou sans succès, cette technique qui dit qu’il est préférable de laisser à ses adversaires un champ de ruines plutôt que de partir honorablement. L’enfant préfère crever son ballon plutôt que de le laisser à ses petits camarades.

Tant que l’on pensera que le salut, la stabilité d’un pays, d’une région viendra de la poigne de fer d’un homme providentiel, ce genre de catastrophes se reproduira. J’espère que demain nous prépare quelque chose de meilleur.

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