Cabinets de conseil : un modèle caduc ?

on 2 avril 2013 | 0 Comment

Jusqu’ici, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes : les meilleurs profils issus des écoles de commerce étaient chassés à prix d’or par les cabinets de conseil, qui facturaient leurs prestations aux entreprises à des prix indécents. En échange de salaires très intéressants, de bonus élevés et d’augmentations régulières et importantes – même si on reste loin de ce qui se passe dans le monde de la finance – les consultants acceptent de faire quelques sacrifices : horaires à amplitude très importante, travail le week-end, déplacements fréquents et longs, environnement de travail difficile,…

consultant

Pourtant, depuis peu, ce modèle tend à ne plus être tenable, à la fois pour les cabinets, et leurs employés. La crise, la maturité du secteur, et la concurrence font que ce temps des pionniers fait désormais partie du passé. Les cabinets ne peuvent plus facturer à leurs clients des taux aussi élevés qu’avant – un junior pouvait rapporter jusqu’à 1 500 à 2 000 euros la journée – et l’impact sur les marges est significatif. La pression se fait donc de plus en plus forte sur les rémunérations.

Le système, qui s’appuyait sur un équilibre entre rétribution attractive et conditions de travail difficiles, est en train de vaciller : ne pouvant plus rémunérer aussi bien leurs employés, les cabinets demandent tout de même à leurs consultants les mêmes efforts qu’avant. Quand le bâton est encore vigoureux, la carotte pourrit inexorablement. Conséquence : ce sont les meilleurs éléments qui partent vers d’autres cieux, amplifiant encore le phénomène.

Passer d’une situation d’exubérante abondance à une situation de tension financière ne se fait pas sans victimes : en général, et ce fut le cas pour l’aviation, les secteurs qui voient leurs prix subir la concurrence connaissent une concentration rapide. Il est fort probable que, d’ici à quelques années, de nombreux cabinets mettent la clef sous la porte faute de pouvoir soutenir la tension entre des prix de plus en plus bas, et des consultants habitués à des salaires élevés.

Le métier devra donc évoluer : en échange de salaires plus faibles, il sera demandé moins de flexibilité aux consultants, des horaires décents, et des conditions de travail dignes du XXIème siècle : le travail à douze dans un bureau sans fenêtres éclairé au néon, prévu pour six, est encore une réalité !

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