L’état d’urgence et le FN

on 11 décembre 2015 | 0 Comment

Faisons un peu de politique fiction, quitte à se faire mal. Nous venons de vivre des moments difficiles avec des attentats qui ont traumatisé un pays qui n’avait pas besoin de ça. Le gouvernement Valls a justifié la mise en place pour une durée probablement indéterminée d’un régime d’exception appelé « état d’urgence » où la police – sous les ordres du gouvernement –, sans aucun contrôle de la justice – indépendante, elle – peut décider d’enfermer des gens chez eux sur la base de simples soupçons. Mais c’est pour notre sécurité, donc les Français sont très majoritairement d’accord avec ça.

Imaginez, 2017, Marine Le Pen gagne

C’est (encore) improbable, mais l’hypothèse est de plus en plus proche : et si le FN prenait le contrôle du pays ? En Allemagne, Hitler a bien pris le pouvoir avec 43,9 % des voix. Ensuite, il ne l’a plus lâché. Dans ce cas, que se passerait-il ?

Il est tout-à-fait probable que suite à la victoire de Marine Le Pen, des manifestations aient lieu partout en France pour protester contre l’arrivée au pouvoir de l’extrême-droite. Manifestations qui, de fait de la sympathie très forte de la police pour le FN et de la violence de certains groupuscules d’extrême-gauche dégénèreront à coup sûr très rapidement en affrontements.

L’état d’urgence : une boîte de pandore ouverte

Que fera Mme Le Pen dans une telle situation ? Évidemment, elle déclarera l’état d’urgence, mobilisera la police, désormais sous ses ordres et remplie de sympathisants dans ses rangs. Aussitôt, elle demandera le fichage de nombreux militants d’extrême-gauche, de gauche, écologistes ou simplement démocrates. Parce qu’après tout, un opposant au FN n’est-il pas un danger pour l’État FN ?

Voilà pourquoi l’utilisation de l’état d’urgence de manière abusive, c’est-à-dire pour une situation qui n’est pas un péril direct pour l’existence même des institutions républicaines ou de l’intégrité du territoire – la philosophie initiale – est une boîte de pandore désormais ouverte. N’importe quel gouvernement futur doté de mauvaises intentions pourra s’en servir pour museler l’opposition.

Le FN considère ce qu’il appelle la « gauche bobo bien-pensante » comme un repaire de terroristes potentiellement dangereux. Il utilisera tous les outils que le gouvernement socialiste lui aura mis à disposition avec délectation. Malheureusement, il est déjà trop tard.

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