P’tits bourges

on 1 juin 2011 | 3 Comments

Il y a une catégorie de population qu’on a plus de chances de rencontrer dans les beaux quartiers de Paris qu’à Belleville (sauf aux alentours de la Bellevilloise), c’est les « petits bourgeois », ou également appelée « p’tits bourges ». Ceux-ci sont reconnaissables aux tenues vestimentaires propres à leur classe, à savoir des fringues très chères en général à dominante beige ou rouge vif pour le pantalon, bleu ou rose pour la chemise, certains poussant la caricature jusqu’à porter un petit pull léger sur les épaules et à déboutonner les deux premiers boutons de leur chemise.

Bourge

Ce sont deux de ces énergumènes, à la chevelure dense, touffue, et à l’effet décoiffé de la plus belle facture qui sont entrés dans la rame métro sur laquelle j’avais jeté mon dévolu ce soir-là, afin de rentrer chez moi. Cette fois-ci, ils ont détaché le troisième bouton de leur chemise, tellement il fait chaud. De la transpiration coule sur leur tempes, une auréole en cours de séchage irradie leurs aisselles. Ils ont le pas hasardeux de ceux qui ont consommé beaucoup de bouteilles de vodka, dans une soirée organisée par l’un de leurs amis, au troisième étage d’un immeuble bourgeois du VIème arrondissement.

Après quelques heures de picole et de drague de minettes, ils rentrent chez eux, refaisant le monde. Au programme : de la politique – du « y en a marre de payer pour ceux qui foutent rien » à quinze ans, du business – du « façon le mec qui veut gagner du pognon, il en gagne, suffit de le vouloir », l’entreprise de papa dans laquelle il est assuré de finir si jamais il rate ses études et ne trouve pas de taff à son niveau, et les filles.

Juste avant que je quitte le métro, l’un des deux dit à l’autre, après un fou-rire de cinq minutes, parti de nulle part sans véritable raison : « T’es quand-même un ouf de frauder le métro. »  Il y a décidément quelque chose qui m’échappe dans cette ville, où les racailles sont en Seine-Saint-Denis et les bons garçons rive gauche.

 

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3 Responses to “P’tits bourges”

  1. 1 juin 2011

    BBFlip Répondre

    C’est facile de stigmatiser des pseudo-catégories en se basant sur leur caricature imbibée. Allez, un peu de rigueur Custin ! Vous nous avez habitués à mieux 😉

  2. 1 juin 2011

    Custin Répondre

    Oui très cher vous avez raison. Je tacherai de trouver public moins caricatural la prochaine fois. Cela dit je l’invente rien de leurs discussions.

  3. Au fond, on retrouve dans cette conversation caricaturale certains propos que tiennent les personnes âgées près de chez moi. Regardant les jeunes désœuvrés qui peuplent ma banlieue est, ils maugréent alors des « ils feraient mieux de se chercher un travail », « ils auraient mieux fait de travailler à l’école »…

    Les individus de ton métro sont de bons stéréotypes : qui n’en n’a jamais rencontré ?

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