L’industrie du disque défend-elle un modèle obsolète ?

on 3 février 2012 | 0 Comment

De plus en plus sous le feu de l’actualité, l’industrie du disque est à la peine et se voit réduite à faire pression sur les gouvernements pour encadrer de plus en plus l’utilisation d’Internet afin de lutter contre son utilisation délictueuse, en particulier le téléchargement illégal de ses œuvres.

Disques

J’aurais tendance à comparer le disque et la copie numérique avec la lettre papier et l’e-mail. Les analogies sont nombreuses.

Tout d’abord, la lettre papier est un support physique qui était incontournable jusqu’à il y a quelques années, et qui est devenu marginale aujourd’hui. En dehors des papiers administratifs – qui ont eux-aussi tendance à être dématérialisés  – la plupart des échanges écrits se font aujourd’hui par e-mails. Quelques passionnés continuent leurs échanges papiers, collectionnent des timbres, mais sont marginaux. Dans peu de temps, ce seront les mêmes qui continueront à acheter des CDs.

Ensuite, la lettre papier avait un coût très compréhensible pour le consommateur : coût du papier, de l’encre, et du timbre, c’est-à-dire du transport physique du courrier. A contrario, personne n’imagine aujourd’hui dépenser le moindre centime pour un e-mail. Le prix à payer fait partie du prix de l’abonnement à Internet, point. Pour le disque c’est pareil : comment voulez-vous que le grand public accepte de payer le même prix pour un fichier MP3 qu’il paye pour un CD, d’autant qu’il existe une offre pléthorique gratuite et peu risquée (mais illégale).

Le lecteur assidu pourra objecter que dans la musique il y a une propriété intellectuelle à forte valeur artistique et qu’il faut rémunérer son auteur, ce qui n’existe pas dans le cas d’un e-mail. C’est tout à fait vrai, et c’est pour cette raison qu’il est indispensable de mettre en place un mécanisme équitable de rémunération des auteurs et des producteurs – c’est-à-dire de ceux qui mettent à disposition de l’auteur le matériel nécessaire à la production de leur œuvre.

À mon sens, il n’y a pas d’autre alternative qu’une licence globale et forfaitaire, sauf à totalement fliquer le net et à mettre en prison des adolescents encore à l’école. Mais il m’est avis que ce n’est pas une très bonne idée du point de vue des libertés individuelles et de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen.

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