Je n’aime pas les érudits emmerdeurs

on 26 juin 2012 | 8 Comments

Je n’aime pas les savants casse-pieds, les érudits emmerdeurs, les doctes enquiquineurs. Je n’aime pas ceux qui te cassent les pieds sur des détails, les nazis de la précision dont tout le monde se contre fout, les chieurs du sujet dont ils se croient porteurs de l’exclusive.

Les idées, surtout les bonnes, se doivent d’être partagées, diffusées au plus grand nombre, au prix de quelques imprécisions, simplifications, vulgarisations, s’il le faut, sinon elles restent confidentielles, réservées à un petit cercle de malheureux privilégiés, quitte à leur enlever leur seul objet de masturbation, leur petite satisfaction de kidnapping de l’information.

Alors tant pis pour les extrémistes de la recette de la quiche lorraine, je mets du jambon dedans et c’est très bon. Tant pis pour les spécialistes du revenu de base, je fais des raccourcis quand j’en parle. Tant pis pour les ayatollah de Radiohead si je ne suis pas en extase à l’écoute de leur dernier album. Et tant pis pour les historiens surdiplômés, mais j’aime ce que fait Loránt Deusch.

Fort de ce constat, il faut maintenant réfléchir à la meilleure stratégie à tenir face à ces gourous autoproclamés de la recette « marmiton », ces dictateurs du style de musique undergound expérimental de mes deux, ces névrosés de la situation géopolitique du Turkestan oriental. Après moult essais, une profonde réflexion et un nombre incalculable de prises de tête, j’ai décidé de tout simplement les ignorer. À partir de maintenant, ceux qui voudront m’interdire de parler de la recette de la tarte aux poireaux parce que je ne suis pas titulaire d’un doctorat ès allium polyanthum recevront en guise de réponse mon plus profond dédain.

Alors comme il faut faire bonne figure, balayons devant notre porte : oui, il m’arrive d’être pointilleux, oui, je peux être casse pieds sur certains détails, mais, savez-vous, c’est un travail sur soi que de savoir quand il est adéquat de le faire, et quand c’est fortement déplacé. Alors, lorsque la futilité de la situation saute aux yeux, ne vous gênez pas pour me lancer que mes réflexions sont inopportunes. Je ne me fâcherai pas, j’argumenterai si je ne suis pas d’accord, mais ça en restera là.

On n’a jamais rien appris de quelqu’un avec qui on est d’accord.

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8 Responses to “Je n’aime pas les érudits emmerdeurs”

  1. Ce n’est pas la démarche de vulgarisation, mais la vision royaliste (il s’en réclame) de l’Histoire de France peint par LD qui a été critiqué par les Historiens

    Sortez la tête des discours pré-mâchés, pseudo rebelles sur des sites tout sauf grand public, et allez mettre les pieds et les oreilles dans un amphi d’Histoire et vous verrez que la vulgarisation n’en est en rien proscrit.

    Ceci dit article bien écris (j’aime le passage sur la quiche, étant moi-même adepte de la conversion lardon/jambon).

  2. 28 juin 2012

    Patanouk Répondre

    C’est marrant, à parler de musique et de bouffe, ça m’a rappelé ça :
    http://www.bouletcorp.com/blog/2012/05/29/ma-pizza-metal/

    • Oui, et d’ailleurs le lien vers ce billet de Boulet est caché depuis le début dans le billet !

      • 28 juin 2012

        Patanouk Répondre

        Mon dieu ! Les grands esprits se rencontrent 😀
        C’est très perturbant ces liens pas mis en emphase, je suis tout perdu. en fait y en avait plein

        • Je les ai mis en gris, ça devrait se voir un peu mieux 🙂

          • 28 juin 2012

            Patanouk

            Ahah. entre temps j’ai vu qu’ils étaient juste un peu plus noirs qu’arabes. Mais ça se voyait quand même pas beaucoup…

  3. 28 juin 2012

    Jean Gilet Répondre

    Sous couvert de vulgarisation, il ne faut jamais s’autoriser à l’erreur, ce que fait allègrement Loránt Deusch (et beaucoup de « vulgarisateur » moderne).
    Et la comparaison avec la planche de Boulet ne s’applique pas, car lui, parle de sentiments et non de faits.

  4. 2 juillet 2012

    Un partageux Répondre

    Outre son parti-pris royaliste Deusch a un parti-pris catholique qui, lui aussi, fausse beaucoup la réalité. Mais un point peut-être encore plus emmerdant est qu’il s’assoie en gros sur tout ce que les historiens nous ont appris depuis au moins la seconde guerre mondiale. En une phrase : les rois et les batailles ne sont qu’une toute petite part de l’histoire.

    J’ai mangé voici peu une quiche au saumon et c’était rudement bon.

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