Situation économique désastreuse, flambée du chômage qui n’en finit pas, avenir incertain, communication hasardeuse : autant de paramètres qui font que le Président de la République bat des records d’impopularité un an après son entrée en fonctions, à tel point que des voix opportunistes dans l’opposition demandent – au choix – un remaniement, une dissolution, une démission.
Tout va tellement mal que même les différents rappels sur le relatif bon respect des promesses de François Hollande paraissent déplacés : la situation va mal, alors ce n’est pas le moment de pavoiser. Pourtant, s’il y a quelque chose que l’on ne peut pas reprocher au Président, c’est la transparence et la constance de sa stratégie depuis son élection : une première période d’efforts pour mettre en place les instruments d’une reprise économique, jusqu’en 2014, et une seconde période pour profiter des fruits de ces efforts.
Jusqu’ici, toutes les majorités nouvellement élues ont fonctionné à l’inverse : d’abord on rase gratis, ensuite on met en place le « tournant de la rigueur ». Comme presque toutes les majorités ont été dégagées depuis 1977, l’idée de François Hollande peut finalement s’avérer intelligente : prendre les mesures impopulaires lorsque les échéances électorales sont lointaines, et régaler à l’approche des élections. Alors, François Hollande aurait-il raison, au final ?
En réalité, il prend un risque énorme. Tout d’abord, entamer son mandat par une si forte impopularité peut lui lier les mains au moment de passer à la seconde étape. Ensuite, si la croissance ne revient pas, c’est tout le quinquennat qui sera fait de sang et de larmes. Enfin, rien ne dit qu’il sait quoi faire une fois la croissance revenue : il n’y a aucun paragraphe là-dessus dans son programme, élaboré principalement comme un remède à la crise. Le paradis socialiste n’existe pas aujourd’hui, ni sur papier, ni dans le cerveau des membres du Gouvernement. Ce n’est même probablement pas dans leurs gênes, eux qui sont devenus des bureaucrates gestionnaires plutôt que les visionnaires que l’on attendait d’eux.
En somme, il y a des chances que la stratégie élaborée par François Hollande soit la bonne. Le souci, c’est qu’il y a des chances que François Hollande ne soit pas la bonne personne pour mener à bien une telle stratégie…
2 Responses to “Et si Hollande avait raison ?”
10 mai 2013
Cyril DelacourJ’aimerai que les socialistes au pouvoir répondent à cette question qui touche à la clef de voute du capitalisme : est-ce qu’accepter l’usure (faire de l’argent avec de l’argent c’est au mépris du travail) comme principe favorable à une minorité et comme moyen de parasiter l’économie est « socialiste » ?
À moins que le socialisme soit du capitalisme à la condition donc d’y croire fermement.
« Pervertissez le sens des mots et vous perdrez la liberté » – Confucius
Ainsi discernons le sens de quelques mots, si le sujet est bel et bien la politique : démocratie et démocratie (soi-disant) représentative, citoyens et électeurs.
Vous voyez où je veux en venir ?
Oui j’évoque les croyances qui gouvernent le monde.
Le fait est que :
L’argent est roi
La dette souveraine
Les peuples déchus
Très déchus !
Les usuriers ça ruse, ça use les usagers…
Et oui, nous avons placé une valeur symbolique à la mesure de toute chose au lieu de garder mesure en toute chose. Voilà la cause des causes des démesures que nous subissons.
Austérité ou sobriété ?
14 mai 2013
AlexandreHollande agit très bizarrement. On dirait qu’il ne veut pas réussir pour ce qui l’ont élu.
Aucun socialiste ne peut se réjouir de toutes les décisions prises par le gouvernement.
Un électeur a besoin de se dire: « Ah oui ! J’ai voté pour ça je suis d’accord avec lui ! »
L’ANI aucune avancée pour avoir un mieux être pour les employés, l’amnistie sociale il faut oublier, un mariage pour tous négocier qui rajoute des droits et en enlève aucun…
C’est sur avec de la langue de bois, on va flatter la négociation, le temps long pour voir un changement,…
Autant j’adore son coté humoristique car c’est la premiere fois que j’ai un président qui sort des blagues autant au niveau du fond je suis déçu.
Ton argument est de dire qu’il passe les réformes impopulaires loin des échéances électorales puis en s’y rapprochant fait plaisir à son électorat. Je suis d’accord de l’analyse de sa stratégie mais je me pose la question si psychologiquement on va oublier les mauvaises réformes.
A sa défense, j’ai trouvé un article traitant d’un de mes commentaires sur l’impact des sondages sur la population française.
http://blog.mondediplo.net/2013-05-10-Les-sondages-contre-les-elections
Faut il réformer les sondages pour avoir de véritables élections ?