Front républicain et Front National

on 23 mars 2011 | 0 Comment

Le Front National améliore son score, se qualifie pour le second tour dans de nombreux cantons, et le débat est lancé entre la gauche et la droite : faut-il opposer un front républicain au front national ?

Jeunes frontistes

Je me le suis gratté longtemps – le front – avant d’en venir à une certaine logique sur le sujet. Tout d’abord, il convient de savoir de quoi on parle. Chacun entend ce qu’il veut lorsqu’il évoque un front républicain, mais de quoi s’agit-il en réalité ? Il y a deux cas de figure.

Premier cas, le plus commun : le FN se retrouve au second tour contre un parti traditionnel. Là, le front républicain consiste pour le bord politique non représenté d’appeler à voter pour l’autre bord. Il ne s’agit donc que d’une consigne de vote, qui vaut ce qu’elle vaut. Second cas : le désistement. Là il s’agit d’une situation plus concrète où, pour éviter que le FN ne se retrouve en tête des trois candidats, un des deux autres se désiste en faveur du second.

Pour tout dire, dans les deux cas, j’en suis venu à la conclusion que tout cela est hors sujet. Le FN connaît des hauts et des bas depuis 2002, avec une progression régulière depuis 2007. Il a une base électorale assez faible, autour de 10 %, et monte jusqu’à un peu moins de 18 % quand il est porté par l’actualité. Si le but assumé d’un front républicain est de faire en sorte qu’il n’y ait aucun Conseiller général frontiste, alors l’ensemble de la classe politique se trompe de combat.

Le FN mérite, au vu de ses résultats, d’avoir des élus. Tant que les gouvernants s’acharneront, dans un pays multipartite comme la France, à organiser des élections au scrutin uninominal, le FN pourra faire le jeu du parti marginalisé anti système. Pourtant, partout où ils ont été élus, ses membres se sont transformés en notables profitant eux-aussi du système et ont rapidement été renvoyés pour incompétence.

Le vrai front républicain serait donc de marginaliser le FN, non pas simplement pendant les élections, mais tout le reste du temps. Or, c’est l’inverse que fait l’UMP, sous prétexte d’attirer ses électeurs. On a vu les résultats. Quand les gens avaient honte du FN – par exemple après la mobilisation post 21 avril  – celui-ci reculait.

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