Programmes 2012 – Parti Socialiste

on 21 avril 2011 | 6 Comments

Quoi de mieux que le 21 avril pour passer à la moulinette le programme du Parti Socialiste. Il porte le doux non de « Le Changement » et est décliné en trente engagements. Il ne s’agit que d’un programme provisoire qui devra être complété par le candidat désigné lors des primaires. En conséquence, la note finale est tout sauf définitive.

Pour rappel, je note selon les catégories suivantes : société (5 pts), économie (5 pts), institutions (4 pts), international (3 pts), environnement (3 pts). Cela fera une note sur 20 au total auquel j’ajouterai de 0 à 2 points de bonus ou de malus selon les circonstances.

Ces engagements sont regroupés en trois catégories qui font la part belle aux mesures sociales et de relance de l’économie, sujets traditionnels du PS.

Logo du Parti Socialiste

Je passe rapidement sur les mesures que le PS veut implanter de manière communautaire, car il suffit de jeter un coup d’œil sur la couleur politique de la majorité des pays européens pour voir qu’il s’agit plus d’incantations que d’un véritable programme. Et je mets dans le même sac la réduction de la dette par la réaffectation de marges financières qui ne verront jamais le jour.

Pour être clair : ce programme me déçoit fortement. Il ressemble à ce qui a toujours fait perdre la gauche quand elle était sortante : un empilement d’allocations, d’incitations fiscales et d’emplois aidés. Bien-sûr, il ne faut pas réduire ce programme à ça, mais taxer, plafonner, subventionner ajoute encore de la complexité à un système de redistribution auquel déjà plus personne ne comprend rien.

Je remarque également qu’encore une fois les classes moyennes sont délaissées et que le Parti Socialiste ne se soucie pas beaucoup de leur pouvoir d’achat : augmenter le SMIC et plafonner les salaires des patrons n’aideront en rien la grande majorité des Français.

Voici mes notes à la lecture de ce programme :

–          Société : 2/5. Bon point pour la réforme fiscale, ce programme est plein de bonnes intentions à confirmer même s’il reste faible sur l’éducation et la culture.

–          Économie : 1/5. Aucune révolution dans ce que propose le PS : des mesures classiques de dépense publique qu’il faudra financer. L’histoire de redistribuer les « superprofits pétroliers » est de la publicité mensongère.

–          Institutions : 1/4. Même constat que chez Villepin : peu d’ambition. Elle viendra peut-être du candidat désigné.

–          International : 0/3. Aucune proposition sur ce sujet hormis des mesures « européennes » qui ne verront jamais le jour.

–          Environnement : 1/3. Le PS a fait quelques efforts sur ce sujet notamment une TVA modulable. Le point sur l’agriculture semble intéressant et est à développer.

Total : 5/20

Bonus : – 1 car après dix ans de droite dont cinq de sarkozysme, on aurait cru que le PS était en position de proposer quelque chose de neuf et d’ambitieux. Très déçu par ce programme.

Score final : 4/20

 

Etiquettes :

Recent Posts

6 Responses to “Programmes 2012 – Parti Socialiste”

  1. 17 mai 2011

    BBFlip Répondre

    Si je comprends bien : ce qui est ambitieux est incantatoire et peu crédible. Le reste n’est pas ambitieux. C’est ça ?

    « Je remarque également qu’encore une fois les classes moyennes sont délaissées et que le Parti Socialiste ne se soucie pas beaucoup de leur pouvoir d’achat : augmenter le SMIC et plafonner les salaires des patrons n’aideront en rien la grande majorité des Français. »
    Je suis d’accord avec le début de l’analyse mais comme nous n’avons tous les deux pas les mêmes priorités, je ne suis pas d’accord avec la conclusion. Augmenter le pouvoir d’achat doit être un objectif de second rang par rapport à celui de plus de justice sociale. Nous ne sommes pas sûrs de pouvoir ne serait-ce que maintenir durablement notre pouvoir d’achat. Or, nous faisons face à une instabilité et à des risques qui vont crescendo et qui mettent à mal la cohésion sociale. Alors concentrons nous sur des mesures qui feront en sorte que face à l’adversité (et notamment face à une éventuelle baisse du pouvoir d’achat), les écarts inacceptables de niveau de vie ne soient pas le moteur de crises violentes.

    • 17 mai 2011

      Custin Répondre

      On est d’accord sur les priorités. Par contre un programme présidentiel ne peut pas oublier 70% de la population, la cohésion sociale dépend aussi des classes moyennes. C’est peut-être aussi leur abandon qui peut amener à des crises violentes.

      • 18 mai 2011

        BBFlip Répondre

        Oui les classes moyennes sont peut-être un moteur important de la cohésion sociale, sûrement. Mais les deux phénomènes grandissants, le risque de précarisation de leur situation et la distanciation avec le 1% plus aisé, peuvent être analysés comme des mouvements de fond du mécontentement de la classe moyenne.

        Est-ce que les classes moyennes ne seraient pas prêtes à voir leur pouvoir d’achat stagner à la condition que la menace de précarité soit atténuée, et que ceux qui ont le plus profité des années de croissance de cette dernière décennie contribuent plus que les autres au serrage de ceinture.

        • 18 mai 2011

          Custin Répondre

          C’est en effet une possibilité intéressante. Si tu le souhaites, je serais heureux d’intégrer une contribution de ta part sur le sujet (en 365 mots bien-sûr ;-))

    • 17 mai 2011

      Custin Répondre

      Oups je n’avais pas vu la première remarque.
      Ce qui est crédible c’est ce qu’on peut faire sans avoir à se mettre d’accord avec 27 pays. Ce que je reproche au programme socialiste, c’est que la plupart des mesures « spectaculaires » sont conditionnées à un accord européen, ce qui est aujourd’hui hautement improbable. Donc la majeure partie de ce qui relève de l’audace dans ce programme est irréaliste, et le reste est fadasse 🙂

  2. […] à 1,75 % ce qui paraît raisonnable. Les prévisions de croissance de nombreux programmes – PS et Villepin par exemple – tablent sur une prévision de croissance de 2 % l’an sur cinq ans.  […]