Pamphlet

on 20 mars 2012 | Un commentaire

La France a peur. Alors qu’un assassin est actuellement en liberté, des moyens jusqu’ici jamais vus sont mis en œuvre par les autorités pour le retrouver. Alors que le pays tout entier est sous le choc de ce drame atroce, un spectacle indécent se joue.

René Gicquel

Le pari de Nicolas Sarkozy et de François Hollande de suspendre la campagne le temps que l’onde de choc soit absorbée par la population sera un exercice très difficile à tenir pour les deux hommes. Toute déclaration de l’un ou de l’autre sera commentée par le camp opposé comme une rupture unilatérale de la trêve, avec un avantage considérable pour le candidat sortant : son statut de Président lui donne une légitimité pour s’adresser à la Nation et montrer sa capacité à gérer la situation.

Cet avantage stratégique, Nicolas Sarkozy en use et en abuse : il est apparu aujourd’hui sept fois dans les médias au sujet du drame de Toulouse. La chamaillerie déplacée des candidats à la présidentielle n’en épargne presqu’aucun, mais lui tient le haut du pavé, orchestrant l’accompagnement des obsèques, des commémorations et des exercices de mémoire adressés dans les écoles sous forme de minutes de silence à des enfants qui étaient peut-être encore en âge d’être épargnés par la barbarie de ce monde.

Dans l’entourage du président-candidat et chez les commentateurs politiques se murmure que l’opération lui bénéficiera in fine car la droite est à l’insécurité ce que le pompier pyromane est à l’incendie: plus il y en a, plus on l’appelle. C’est sans compter qu’à son habitude, Nicolas Sarkozy ne sait pas faire les choses à moitié. Méconnaissant la demi-mesure, il en fait trop, sature les ondes de sa présence médiatique à un moment où son impopularité et le besoin de recueillement des citoyens l’appelle à la rareté.

Cette grossièreté médiatique dont il n’arrive pas à se détacher lui jouera peut-être des tours, lui qui n’a cessé, et avec lui ses lieutenants, de séparer les gens, de hiérarchiser les cultures, d’ostraciser ceux qui, tant soit peu différents de la masse, avaient la malchance de se trouver dans la position du coupable idéal à tous les maux qu’il n’a su régler comme il en avait le mandat.

Vivement mai.

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1 réponse to “Pamphlet”

  1. 21 mars 2012

    Mayet Répondre

    Nécessaire d’unir nos fraternités pour faire échec aux passions mortifères et vivre une république laïque plus solidaire.

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