40,63 %. C’est le plus faible taux de participation à une élection depuis le début de la Vème République. C’était en 2009 lors des dernières élections européennes. Les 20 et 27 mars prochains, c’est-à-dire dans un peu plus d’un mois, une partie d’entre vous seront appelés aux urnes pour élire vos Conseillers généraux. Il s’agit en effet d’une élection partielle, car les Conseils généraux sont renouvelés par moitié tous les trois ans. Enfin, c’était vrai jusqu’à ce que la réforme des collectivités territoriales entre en vigueur. Dans trois ans, il n’y aura plus de Conseillers généraux et régionaux. Il n’y aura plus que des Conseillers territoriaux qui siègeront dans les deux assemblées – qui, elles, demeurent, car c’eût été trop simple de les fusionner.

Si je parle de taux de participation c’est parce que dans l’histoire de la Vème République, les élections cantonales ont été les moins suivies après les européennes. Ainsi, dès les années 60, alors que la participation atteignait les 70 % pour les législatives, les cantonales n’attirent que 56,5 % des électeurs au premier tour. Si bien que, par la suite, les cantonales se sont tenues dès que c’était possible le même jour que d’autres élections, ce qui a légèrement porté la participation.

Mais cette année, elles seront toutes seules. Les Conseillers ne seront élus que pour 3 petites années. La majorité craignant une claque fait tout son possible pour que personne n’en parle. Et en plus de ça, tout le monde n’est pas concerné. Alors je prends mes responsabilités, je mets le paquet sur la table, et je me lance : nous allons battre un nouveau record d’abstention. 35 % ? 30 % ? Les paris sont ouverts.

En tous cas, même si ça aura peu d’impact, ça en aura un tout de même : à l’issue des cantonales se tiendront les sénatoriales. Les Conseillers généraux sont des Grands électeurs au même titre que les autres élus. Comme tout ça s’annonce très serré, il se peut que la majorité au Sénat balance d’un côté ou de l’autre, et que pour la première fois, la gauche remporte la majorité dans la Haute Assemblée. Ce qui pourrait rendre encore plus difficiles les deux dernières années du mandat du Président.

Merci à Laurent de Boissieu qui a compilé les chiffres de participation de l’ensemble des élections de la Vème République.