Novice

on 27 janvier 2011 | 0 Comment

Il y a certains usagers du métro qui passent inaperçus. J’en suis très certainement un. Il y en a d’autres dont on aimerait bien qu’ils passent inaperçus, le genre de connards qui écoutent la musique de leur téléphone sans écouteurs, avec en général des goûts musicaux très discutables – oui les goûts et les couleurs, ça se discute ! – et surtout une qualité sonore plus que désagréable. Mais il y  a également les usagers qui laissent un souvenir amusé, parfois même attendrissant.

Le réseau asocial

Elle doit en effet avoir la quarantaine bien tassée. Elle semble perdue, déjà sur le quai elle demandait à une demi-douzaine de personnes si c’était bien la bonne ligne, la bonne direction. C’est non rassurée qu’elle monte dans le métro qui, à cette heure-là de la journée, a au moins le mérite de ne pas être rempli. Elle a de la place pour s’assoir, mais reste debout : on ne sait jamais des fois qu’il faudrait sortir de toute urgence.

Elle porte de lourds bagages, parfois un sac à dos en plus. Elle regarde les autres passagers en essayant de repérer tout danger, toute attitude hostile, mais en même temps en essayant de rechercher des alliés, des aides en cas de problème. Elle ne peut s’empêcher d’ailleurs d’adresser la parole à ceux qui lui inspirent la confiance. Elle se trahit par la même occasion, car le Parisien ne parle jamais à un inconnu dans le métro, sauf pour lui reprocher de lui marcher sur les pieds en cas de forte affluence. Quelques petites phrases convenues, prononcées avec le sourire, sur la météo du jour, sur la difficulté à se repérer dans le complexe réseau de transports parisiens, sur le fait qu’il y a quand-même beaucoup de monde dans le métro. En général, elle n’a droit qu’à un sourire gêné en retour. Le Parisien est rarement aimable dans le métro.

Elle en profite pour se faire confirmer sa direction, la station où elle doit descendre pour rejoindre sa fille, vous savez, celle qui a quitté Blois pour la capitale, car de nos jours, il n’y a plus qu’à Paris qu’on trouve du travail, vous comprenez.

Sa destination atteinte, elle quitte la rame, et reste encore quelques minutes sur le quai le temps de s’assurer encore une fois qu’elle n’a pas fait d’erreur.

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