Porsche et oligarchie

on 7 mai 2011 | Un commentaire

Puisque la Porsche dans laquelle est monté M. Strauss-Kahn a l’air de faire rire Benjamin Lancar, président des Jeunes UMP et d’autres personnes moins importantes comme Brice Hortefeux (voir sa remarque sur Dailymotion), il me semble temps de rétablir certaines choses concernant l’affichage des richesses et la politique.

Rappelons tout d’abord que M. Hortefeux fait manifestement une fixette sur la fortune des éléphants socialistes puisqu’avant sa remarque sur la Porsche il avait fustigé la « gauche milliardaire » lors d ‘un entretien au Monde. Il est donc clair qu’à défaut de gagner le combat des programmes, et avec un bilan désastreux – même si je suis tombé sur quelques Jeunes UMP qui défendent bec et ongles sur Twitter une supposée réussite en matière de sécurité – l’UMP est contraint à une campagne d’égouts en reprenant la rhétorique de la gauche caviar.

J’avoue que j’ai beau réfléchir, je ne vois pas où la droite veut en venir avec ce ressentiment. Elle a pourtant tout fait pendant dix ans pour que ses amis riches soient encore plus riches, et peu de ministres sont aux minimas sociaux. Le problème vient peut-être que certains d’entre eux, malgré les cadeaux reçus, s’obstinent envers et contre tous à rester de gauche. C’est bien fâcheux pour le retour sur investissement électoral, j’en conviens.

La chose la plus gênante que tout cela pourrait peut-être révéler est qu’au final, qu’ils soient de gauche, de droite ou d’ailleurs, nos gouvernants sont en général bien portants financièrement. Cela est symptomatique d’un système oligarchique qui rend dissuasive une carrière politique à quelqu’un qui n’en a pas les moyens. Le niveau de rémunération des élus a souvent été justifié par la nécessité de rendre attractive la politique à toutes les strates de la société.

Mais le problème est ailleurs : ce n’est pas la rémunération qui dissuade les plus pauvres de se lancer, mais le coût d’une campagne. Ce ticket d’entrée est souvent prohibitif et le risque de faillite en cas d’échec électoral est réel. Quand nos représentants orienteront une partie de leur rémunération vers l’accès à tous à une campagne gratuite et une sécurité de l’emploi, il y aura peut-être plus d’ouvriers à l’Assemblée nationale. En attendant, nous resterons gouvernés par les millionnaires et leurs amis.

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1 réponse to “Porsche et oligarchie”

  1. Absolument d’accord, le vrai pb est celui de l’accession aux mandats d’élu, et sans passer par la supercherie des procédures de discrimination positive à demi avoués des partis en place.

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