Les semaines noires

on 9 décembre 2012 | Un commentaire

Les semaines qui viennent de s’écouler ont été catastrophiques pour la classe politique « traditionnelle » française. D’un côté l’opposition n’en finit pas de se déchirer, de se diviser, et d’avouer des penchants extrémistes pourtant inavouables, tout en n’étant audible que sur un sujet, le mariage gay, alors qu’il y aurait tant à faire sur la crise, le chômage, la croissance, les délocalisations,…

La crise à l'UMP en un coup d'œil

L’UMP est totalement hors-jeu, et les centristes de l’UDI, qui devraient logiquement en profiter, sont eux-aussi inaudibles. Rien de surprenant là-dedans : à chaque fois qu’il a été en position de prendre la main, le centre a toujours échoué. Ça me rappelle ce tweet fort à propos de Solférishow :

 

De son côté, la gauche au pouvoir a complètement manqué son premier examen : Florange. Après avoir soufflé le chaud et le froid pendant des semaines, avoir laissé entendre qu’une action forte de l’État était possible, ouvrant la voie à d’autres, et donnant un véritable message de fermeté en direction de tous les fonds d’investissements et actionnaires étrangers qui mettent en œuvre des stratégies spéculatives de raréfaction de l’offre dans le but d’améliorer leurs marges par les prix.

Le scénario de cette première crise sociale à laquelle le Gouvernement a été confronté est grand guignolesque : d’abord Montebourg est envoyé au front, laisse entendre que de grandes choses seront faites, puis sans prévenir, le Premier-Ministre reprend la main et fait ce que le Parti socialiste a toujours su faire : décevoir (voir infographie ci-dessous).

Gestion de crise sociale au gouvernement

Infographie sur la gestion de crise sociale par le Gouvernement, publiée sur Twitter

Toutes ces péripéties, à droite comme à gauche, ont un dénominateur commun : le manque de courage politique, les petits calculs pour s’assurer d’une réélection, d’un bon sondage, de bonnes relations-presse ou de la loyauté de ses bailleurs de fonds. Pourtant, depuis le temps que ça dure, il y en a bien quelques-uns qui auraient dû comprendre que tout cela n’a aucun effet, que tout cela est même totalement contre-productif (sinon les sondages de M. Hollande seraient très bons, et les majorités ne seraient pas systématiquement éconduites élection après élection).

En tous cas, pour ne pas qu’une catastrophe en 2017 ne soit évitée qu’à la faveur d’un redémarrage de l’économie, le Gouvernement et son effectif pléthorique devront fortement revoir leur façon de procéder, et François Hollande, pourquoi pas, élaguer.

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1 réponse to “Les semaines noires”

  1. 12 décembre 2012

    Sandrine Répondre

    Je suis déçue de ne pas retrouver les petits mots passés à l’Assemblée dans le déroulé de la crise à l’UMP. L’Histoire ne retiendra pourtant que ça.

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