Alors que dans quelques jours, les Grecs vont élire un nouveau Parlement, la position de favorite de la gauche radicale du parti Syriza emmené par Alexis Tsipras fait peur à beaucoup de monde au sein de la Commission européenne et des gouvernements. En effet, Syriza a promis de cesser la politique d’austérité qui touche le pays depuis 2009, ce qui est inadmissible aux yeux d’Angela Merkel et de Pierre Moscovici, notamment.
Une situation infernale à Athènes
Le berceau de la démocratie vit une situation horrible depuis que cette crise a éclaté. Afin de juguler la dette, la Troïka (c’est-à-dire le FMI, l’UE et la BCE) ont imposé à la Grèce une cure d’austérité sans précédent. Celle-ci a entraîné une hausse spectaculaire de la pauvreté (près de 2/3 des Grecs sont concernés), du chômage, et un véritable effondrement du PIB. L’avenir est sombre également, puisque les investissements se sont également effondrés. La Grèce est bradée, et ses citoyens les plus utiles fuient le pays.
Cette cure n’a pourtant eu aucun effet sur la dette. Au contraire : à baisser le niveau de vie des habitants, la Troïka n’a réussi qu’à les appauvrir, et donc à les empêcher de… payer des impôts. Là-aussi, les chiffres sont terribles : la dette est aujourd’hui de 175% du PIB, quand elle n’était « que » de 129% au début de la cure.
Un échec sur toute la ligne de la Troïka
Pourtant, la Troïka veut continuer. Elle s’appuie sur un retour timide de la croissance cette année (+0,9%) pour justifier sa politique. Pourtant, remonter de 0,9% quand on a perdu 25% est la moindre des choses. Afin de dissuader les Grecs de voter pour la gauche radicale, ils usent des mêmes arguments qui ont fait monter le « oui » au référendum pour l’indépendance de l’Écosse : la peur et la menace. Curieuse conception de la démocratie.
Malgré ce chantage, l’UE ne pourra pas, contrairement à ce qu’affirme l’entourage de Merkel, expulser la Grèce de l’euro et de l’Union : une bonne partie de la dette grecque est possédée par les autres pays européens. Une sortie signifie un défaut, qui fera château de cartes dans toute l’Europe. La Troïka négociera donc avec Tsipras, parce qu’elle n’a pas d’autre choix.
Le salut de notre continent passe donc peut-être par une victoire de Syriza, suivi d’une « contagion » démocratique dans les autres pays.
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