C’est quand la démocratie ?

Les médias s’en sont fait l’écho ces derniers jours : le Parti socialiste envisagerait d’augmenter encore la TVA, et serait de plus en plus favorable à un allongement de la durée de cotisation pour la retraite. Pourtant, sur ces deux points, autant le parti majoritaire que le candidat Hollande avaient martelé le contraire durant la campagne.

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Si on sait depuis belle lurette que les promesses de campagne n’engagent que ceux qui y croient, on peut quand-même se réserver le droit de se demander ce qu’il reste, après tout ça, de la démocratie. En effet, jusqu’ici, le seul levier qui restait aux citoyens électeurs était le programme politique : La constitution interdit tout mandat impératif depuis les premières heures de la Révolution de 1789, quand les députés de la noblesse se retranchaient derrière le mandat de leurs électeurs pour refuser de voter toute décision qui irait à l’encontre de leur ordre. Pour éviter cet argument, la constituante a tout simplement interdit aux citoyens de donner mandat impératif à leurs représentants, c’est-à-dire de leur imposer de respecter un programme.

Un système basé sur la confiance

La démocratie telle que nous la vivons est donc basée sur la confiance : la confiance des électeurs envers l’élu, et envers ses engagements, ainsi que sa personnalité. Or, s’il est déjà difficile de faire aveuglément confiance à un ami proche, il est carrément impossible de croire aveuglément à la probité d’un élu dont on n’entend parler que dans les médias ou dans les tracts électoraux, sans même l’avoir rencontré une seule fois. Les citoyens en sont donc réduits à élire des gens qu’ils ne connaissent pas, et qui ne sont même pas engagés par les promesses qu’ils formulent. C’est comme si vous deviez déléguer la gestion de votre portefeuille à quelqu’un que vous connaissez vaguement par réputation, et qui n’aura aucune responsabilité engagée sur ce qu’il fait.

On est là dans une impasse de la démocratie représentative, impasse qui, au fil des reniements et retournements de veste des élus, découlera en déceptions, écœurement, colère, et extrémisme. Nous sommes peut-être à une époque de notre histoire où tout redevient possible, le meilleur comme le pire. Sans un retour rapide à une certaine honnêteté politique, les lendemains risquent d’être violents.

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3 Responses to “C’est quand la démocratie ?”

  1. 13 mars 2013

    Dédé Répondre

    On pourrait commencer par mettre les Tibéri EN PRISON !
    Ces individus qui piétinent la démocratie sans vergogne depuis des dizaines d’années…
    Après, il y a du boulot………………………………………………………………………!

  2. 14 mars 2013

    Alex Répondre

    « Priorité à la communication, il faut avoir le plus de temps d’antenne sinon on va nous passer devant » la campagne présidentielle est rythmée par la communication. Les discours sont minutés et l’horaire est réfléchi pour permettre de toujours plus capté le téléspectateur.

    La course à l’information choc :
    Les candidats cherchent le message choc et à faire du sensationnel. L’objectif est véritablement d’occuper l’espace médiatique.
    Sur une campagne présidentielle de plusieurs semaines, les engagements ne peuvent pas toujours faire rêver mais malheureusement il le faut.
    M. Sarkozy n’a pas un bon bilan objectivement, ce n’est pas pour autant qu’il ne va pas fustiger les 35h, le poids de l’immigration et le code du travail non flexible durant sa campagne. Il sait très bien que ces propos ne sont pas réalistes mais ils vont faire le buzz et bien passé à la Télévision.

    Les engagements en politique, un problème ou une nécessité:
    « Le changement, c’est maintenant » un slogan choisi en Algérie quand Hollande voulait rompre avec Sarkozy. Notre actuel président connaissait l’Etat Français mais un discours réaliste ne pouvait permettre de gagner les élections. Pour tous les candidats cela reste nécessaire de faire rêver son électorat et essayer de conquérir des électeurs indécis.
    La démocratie est malheureusement mal menée si l’on continue dans cet état d’esprit car des gens ont lu les programmes et voté pour des idées. Ils sont face à des engagements qu’ils pensent obligatoires mais reste seulement présent sur les discours et les programmes et ne verront surement pas le jour.

    Une démocratie, des sondages et des non engagements
    Des sondages ne cessent de donner la tendance. Des articles naissent d’une faible cote de popularité . Prenons l’exemple de Francois Hollande avec une popularité à 31%, premièrement l’interet de ce type de sondage est nul, deuxièmement en restant objectif le candidat PS a 21 % de sympathisant qui ont voté pour ses idées. L’analyse des chiffres faite sur ce billet me permet donc dire qu’il a 10 % de popularité en trop.
    Une popularite qui n’apporte rien à la démocratie contrairement à des informations sur les engagements qui sont le socle de notre démocratie.
    Les engagements devraient être déja préparer par les ministres durant la campagne.
    M. Montebourg ministre du redressement productif devrait relire son livre très interessant d’ailleurs sur la démondialisation. Il s’engage dans un livre et prend des engagements à rebours de ces idées et des engagements de campagne (ex: licenciement boursier).

    Les questions:
    – Faut il encore élire un président ?
    – Doit on élire des ministres plutôt qu’une personne centralisant les pouvoirs ?
    – Une démocratie est ce seul une faible partie de la population qui décide pour la société ?
    – En devant homme politique, notre seul intérêt n’est il pas de se faire réélire ?

  3. […] ne connaît pas, et qui se verra rapidement corrompu une fois en place ? Rien. Je veux pouvoir voter les lois, comme je veux que chacun puisse le faire. Je ne veux pas que Nadine Morano, David Douillet ou […]

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